mardi 13 mai 2008 Le Parisien
Cécile Chevallier
Deux élus UMP se disputent la présidence du Siarce, qui gère l’assainissement de 33 communes. En toile de fond une ardoise de Corbeil, qui doit 2M€ au syndicat.
ALORS que cette élection désintéresse totalement la population, elle agite le microcosme politique depuis plusieurs semaines déjà. Ce soir, le Syndicat intercommunal d’assainissement et de restauration des cours d’eau (Siarce) doit désigner son nouveau président.
Pour succéder à Michel Binant, qui ne peut pas se représenter car il n’a pas été réélu conseiller municipal à Ballancourt, deux candidats vont tenter jusqu’à la dernière minute de convaincre les 66 délégués des 33 communes de leur apporter leur voix.
Leurs noms ? Patrick Imbert, conseiller général UMP, président de la communauté de communes du Val d’Essonne (CCVE) et conseiller municipal à Ballancourt, et Xavier Dugoin, maire UMP de Mennecy, ancien président du conseil général qui fait son retour en politique après des déboires judiciaires.
A l’origine, Xavier Dugoin devait affronter Jean-François Bayle, premier vice-président du Siarce depuis onze ans et adjoint à Corbeil. Mais la récente victoire de Patrick Imbert à la présidence de la CCVE, face à Xavier Dugoin, a changé la donne. « Ce week-end, après mûre réflexion, on a décidé d’inverser le tandem que je formais avec Patrick Imbert, reconnaît Jean-François Bayle. Il apparaît comme le candidat naturel face à Xavier Dugoin. » Le président de la CCVE n’avait pourtant jamais jamais siégé au Siarce. Et il n’en est devenu délégué qu’il y a huit jours.
« On peut se demander si Serge Dassault n’envoie pas une de ses marionnettes pour se protéger »
« Tout ça sent la magouille politicienne, dénonce Xavier Dugoin, qui fut président du Siarce de 1992 à 1995. On peut se demander si Serge Dassault (NDLR : le sénateur-maire UMP de Corbeil-Essonnes) n’envoie pas une de ses marionnettes pour se protéger. » Des propos rejetés en bloc par Patrick Imbert. « Je ne suis subordonné à personne, insiste le conseiller général. Je suis le candidat du consensus et de l’intérêt général. Tout le reste, ce ne sont que des attaques sous la ceinture. J’ai siégé pendant six ans dans un autre syndicat des eaux, j’ai donc de l’expérience. Je souhaite la plus grande transparence pour le Siarce, notamment dans la gestion des finances. »
Une façon de répondre une fois pour toutes à ses détracteurs, qui affirment qu’il ne réclamerait pas les 2 M € que Corbeil doit au syndicat s’il en devenait président. En octobre 2007, la ville a confié son assainissement au Siarce mais elle n’a transféré qu’une partie des moyens financiers. « Rien d’illégal là-dedans, précise Serge Dassault. Tout est en ordre et je suis très favorable à la candidature de Patrick Imbert. »
Bruno Piriou, conseiller municipal d’opposition (PC) à Corbeil, suit de très près l’élection de ce soir. « Mon recours contre l’élection de Serge Dassault aux municipales repose entre autres sur l’insincérité du budget de Corbeil. Si le futur président réclame les 2 M €, cela pourra poser des problèmes à Serge Dassault. »