Les déchets pourraient chauffer Evry et Courcouronnes
Lu pour vous "le parisien du 10 novembre 2009
Les poubelles des entreprises pourraient bientôt faire tourner les radiateurs des milliers d’habitants d’Evry et Courcouronnes. Telle est l’idée, très sérieuse, étudiée par le groupe essonnien Semardel, implanté à Vert-le-Grand. Comment ? Grâce à un procédé au nom à coucher dehors : la pyrogazéification.
Explications
Explications
La Semardel gère à Vert-le-Grand un centre d’enfouissement où finissent aujourd’hui des tonnes de déchets issus de l’activité économique. Or, une partie de ce qui est enterré est valorisable. La Semardel va donc construire d’ici à un an un nouveau centre de tri spécifique.
Les camions-bennes passeront par là avant de décharger au centre d’enfouissement. Récupérés, les cartons, papiers, tissus, fibres, bois seront transformés en un « combustible solide de récupération » (CSR), sorte de flocons à fort pouvoir calorifique…« Moins cher, plus écologique »C’est là qu’intervient le pyrogazéificateur, qui devrait entrer en service en 2011.
Il s’agit de chauffer le combustible (CSR) et brûler le gaz qui s’en dégage. L’énergie émise servira à produire soit de l’électricité, soit de l’eau surchauffée. Cette eau pourra ensuite alimenter le réseau de chauffage urbain qui dessert Evry (sauf le quartier du Village) et Courcouronnes.
Pour l’agglomération Evry Centre-Essonne, c’est une aubaine. Aujourd’hui, c’est une chaudière à gaz qui est reliée au réseau. Depuis plusieurs mois, la collectivité cherche à freiner la hausse exponentielle de sa facture de chauffage. Récemment, l’équipe du président PS, Manuel Valls, a réussi à négocier avec son délégataire une augmentation de 1,5 % par an pour les années futures, contre les 11 % induits par le prix des matières premières. « Ce système de pyrogazéificateur s’avère moins cher, plus écologique puisque ne faisant pas appel à de l’énergie fossile et permettrait de réduire durablement les coûts de chauffage », s’enthousiasme Francis Chouat, premier adjoint PS d’Evry.
Reste encore à s’assurer de la faisablilité économique du projet et à régler un problème : raccorder par un tuyau Vert-le-Grand à Evry, soit près de 8 km.
Des études doivent être menées. Quant à la Semardel, elle n’est pas à court d’idées. Elle imagine encore capter le dioxyde de carbone résultant du pyrogazéificateur pour produire du carbone, utile dans l’industrie chimique. Là, le procédé utilisé aura un autre nom barbare : l’hydrogénisation.