BEATRICE DOYON CREATRICE DE JOUETS EN BOIS
Les premières pièces du puzzle laissent deviner une petite larve jaune. Mais en les soulevant, on découvre que la chenille devient joli papillon argenté. En plus d’être éducatif et esthétique, ce puzzle de Béatrice Doyon a la particularité d’être 100 % en bois. Tout comme les coffres à jouets, les jeux de dames, les chapiteaux et livres qui s’étalent par dizaines dans la maison de cette maman de six enfants.
Depuis un an, l’habitante de Ballancourt s’est constituée en autoentrepreneur. Ses mains fines et agiles confectionnent depuis des joyaux de bois, loin des jouets en plastique des grandes surfaces. « Chaque pièce est unique. J’élabore d’abord l’idée, je la dessine, la scanne, la dépose sur mon bois. Commencent alors la découpe, le ponçage et, ce qui me prend les trois quarts de mon temps, la peinture », raconte la quadragénaire, qui s’est aménagé un véritable atelier d’artisan dans sa maison.
Il faut dire qu’elle ne manque pas de commandes. Rien que sur les deux derniers mois, elle a vendu une centaine de pièces. « Je ne vends pour l’instant que sur les marchés, mais je remarque qu’il y a un réel attrait », explique-t-elle. A tel point que l’artisan a pris rendez-vous avec un conseiller juridique pour voir comment elle peut faire évoluer sa petite entreprise. Pourtant, rien au départ ne destinait Béatrice à un tel destin. Ses premières réalisations en bois, elles les a faites il y a une douzaine d’années, alors que son mari était muté à la Réunion, se souvient-elle : « On avait un enfant et pas les moyens de meubler sa chambre. Alors je me suis débrouillée pour lui construire ses meubles. Ça m’a tellement plu que j’ai créé un atelier avec des mamans. A mon retour en France, j’ai commencé à faire des jouets simples, puis plus compliqués. Aujourd’hui j’y passe quatre à cinq heures par jour. »
Malgré les prix relativement élevés (35 € le puzzle ; 130 € le coffre à jouets), ses réalisations trouvent preneurs. Parmi les clients de cette autodidacte, beaucoup d’écolos, qui privilégient les matières naturelles, mais aussi des grands-parents qui retrouvent dans les jouets de Béatrice leurs souvenirs d’antan : « Il y a ce côté transmission qui plaît aux gens. Toucher du bois, ça a une âme. Beaucoup me disent aussi qu’ils en ont marre du made in China », complète cette experte-comptable de formation.
Et ce ne sont pas ses enfants qui risquent de lui mettre des bâtons dans les roues.
Internet : www.auparadisdubois.com
Lu pour vous le journal le Parisien - Florence Méréo le 24 décembre 2010